lundi 12 novembre 2012

Cérémonie de commémoration du 11 novembre


Mesdames et Messieurs les Elus,

Messieurs les Présidents d’Association d’anciens combattants,

résistants et déportés,

Messieurs les porte-drapeaux,

Mesdames et Messieux les représentants des autorités civiles,

militaires et religieuses,

Mesdames et Messieurs

Chers collégiens et lycéens,


Nous commémorons aujourd’hui l’armistice de 1918 qui mit fin à un conflit militaire qui provoqua plus de morts et causa plus de destructions matérielles que toute autre guerre auparavant.
A mon tour, et comme beaucoup d’élèves de nos collèges et lycées, je me suis à nouveau plongé dans la lecture des lettres de Poilus. Et, c’est celle d’Eugène, un poilu qui fut victime de la folie meurtrière de cette époque que j’ai souhaité porter à votre connaissance.
Ce dernier écrit, en 1917, à sa chère Léonie afin qu’elle apprenne la vérité sur sa mort à venir. Je cite :  « ….. on ne supporte plus les sacrifices inutiles, les mensonges de l’état-major. …. La semaine dernière, le régiment entier n’a pas voulu sortir une nouvelle fois de la tranchée, nous avons refusé de continuer à attaquer mais pas de défendre… J’ai été condamné à passer en conseil de guerre exceptionnel, sans aucun recours possible. La sentence est tombée : je vais être fusillé pour l’exemple, demain, avec six de mes camarades, pour refus d’obtempérer. En nous exécutant, nos supérieurs ont pour objectif d’aider les combattants à retrouver le goût de l’obéissance, je ne crois pas qu’ils y parviendront. »
Eugène confie plus loin dans sa lettre que peut-être, un jour, la mémoire des poilus fusillés pour l’exemple puisse être réhabilitée.
Il est dommage que ce dernier n’ait pu avoir connaissance du geste héroïque du Général Charles Lanrezac, qui sauva son armée en août 1914, lors de la bataille de Charleroi, en faisant reculer ses 270 000 hommes malgré l’avis contraire du reste de l’Etat-major. (Le 3 septembre de la même année, ce dernier était limogé.)
En 1930, le plus célèbre de nos militaire, le Général De Gaulle, alors chef de bataillon rendait hommage à ce haut gradé, et stratège reconnu, de l’armée française dans la Revue militaire française en ces termes : « Ceux qui accomplirent quelque chose de grand durent souvent passer outre aux apparences d’une fausse discipline. »
Aussi, en ce 11 novembre, je souhaitais évoquer avec vous le souvenir de tous ces hommes, pour que leur sacrifice ne soit pas vain.
Dans le cadre de  cette célébration nationale de la fin de la Grande Guerre en l’honneur des héros tombés pour la France, j’ai aussi souhaité évoquer le cas de ces soldats et de ces officiers, trop peu souvent cités, qui participent de notre histoire collective. Je tenais à leur rendre hommage.
Je n’oublierai pas bien sûr ces millions de jeunes gens partis défendre leur patrie et qui, au détour d’un bosquet, au moment de sortir d’une tranchée ou en allant chercher l’un de leurs camarades blessés sur le champ de bataille, furent fauchés dans leur élan héroïque et leur jeunesse : 1 millions 400 soldats, forces vives de la nation, qui ne retrouvèrent jamais le chemin de leur foyer. Nous devons les honorer en nous rappelant leur sacrifice.
Depuis la première guerre mondiale, ce sont malheureusement les populations civiles qui, de plus en plus, sont les victimes désignés de ce mépris de la condition humaine : il y eut plus de civils tués durant la seconde guerre mondiale que de militaires. Gardons à l’esprit cette réalité qui caractérise les conflits modernes.
L’an prochain, cela fera 100 ans que débutèrent des hostilités entre les nations d’un même continent,  entrainant l’Europe puis le Monde dans un cycle de deux guerres plus meurtrières et sauvages l’une que l’autre.
Vous l’aurez compris, la commémoration de l’armistice de 1918 passe avant tout pour moi par un devoir de mémoire pour ensuite pouvoir évoquer le temps de la paix retrouvé.
Je conclurai donc ce discours par une citation de Jean Jaurès dont l’engagement allait toujours dans le sens de la préservation de la paix : « L’humanité est maudite si pour faire preuve de courage, elle est condamnée à tuer éternellement. »

 

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